Aujourd'hui j'étais aux portes ouvertes de Malaquais et de Versailles. Je suis un peu déçue par Versailles, j'ai trouvé qu'il se prenaient un peu trop au sérieux, à l'extérieur c'est ancien et à l'intérieur c'est du vieux moderne sans caractère, ça me fait penser aux Invalides et c'est pas très très beau donc. Et puis c'est presque trop je sais pas quoi, trop Versâââââilles peut-être. Faut dire que j'étais fatigué, j'avais faim et j'avais des problèmes d'endomètre aussi. Mais bon quand même, déçue.
Mais par contre, Malaquais, ah, Malaquais ! C'est un peu ma petite école, on ne parle pas trop de Malaquais, mais moi je la sens bien. Tu vois, c'est le feeling. Avant même d'y mettre les pieds. Mais maintenant, c'est doublement le feeling. Les lieux sont justes magnifiques, à côté de l'école des beaux arts, c'est ni trop grand ni trop petit, c'est ni trop propre ni trop dégeulasse, il y a de l'ancien magnifique qui se mêle à du beau moderne, et puis la directrice est trop bien. La mini conférence qu'elle nous a faite m'a beaucoup plus, j'ai trouvé sa conception de l'architecture très intéressante, et elle a dit des choses qui m'ont donné des frissons tellement j'étais d'accord. Et puis je ne peux pas m'empêcher de l'admirer un peu (beaucoup), elle est née à Téhéran, elle a étudiée l'archi à Londres et elle a dit que le seul moyen qu'elle avait trouvé pour ne pas vivre comme une exilée frustrée, c'était de construire le monde dans lequel elle allait vivre. D'où l'archi. Elle a aussi dit que c'était un métier qu'il fallait exercer avec passion toute sa vie. Donc là j'ai dit OKKKKKK je l'aime. Et heureusement que l'amphi était bondé parce que c'est le genre de phrases qui résonne tellement en moi qu'elles m'en donnent les larmes aux yeux. Sinon j'ai aussi parlé à un étudiant, qui m'a absolument charmé, pas seulement dans le sens où il était charmant physiquement, mais dans le sens où il m'a communiqué son enthousiasme et son amour pour l'école, et aussi parce qu'il a répondu pile comme je voulais qu'il réponde à mes interrogations.
Bref, Malaquais, j'ai définitivement très envie d'y rentrer. Et puis le quartier est difficilement plus agréable. Et bordel, j'aime leur façon d'enseigner, quoi qu'on puisse dire !
Avec 8 heures de recul, j'ai d'autant plus envie d'y rentrer en fait. Mais le test d'entrée est duuuuuur... Mais je veux réussiiiiiiiiiiiiir, s'il faut je les supplierais à genoux...
Samedi 15 mars 2008 à 20:48
Mercredi 12 mars 2008 à 21:08
- T'as fait quoi cet aprèm ?
- J'ai débobiné des cassettes audio. Sans mentir.
- J'ai débobiné des cassettes audio. Sans mentir.
Lundi 10 mars 2008 à 21:35
C'est cruel, atroce, horrible. Non je ne parle pas du cours de philo sur le corps et l'esprit qu'il faut que je lise et que je comprenne pour demain (quoi que), mais bien des jours / mois à venir.
Par où commencer ? Aujourd'hui j'ai juste eu l'énorme impression que le temps passe à mille à l'heure, tu sais comme dans les Sims quand tu mets en vitesse 3, sauf que là y'a un bouton vitesse 15 ! Même les 3 heures d'affilés de cours de physique sont passées en un éclair, c'est pour dire ! A midi en discutant avec une copine, je me suis aperçu que le 5 avril, contrairement à ce que je pensais, c'est à classer dans la catégorie "arrivée imminente". Nan mais pour moi qui suit rester scotchée en juin 2007, comment voulez-vous que je réalise qu' avril c'est dans BIENTÔT ?! Soit, le concours de Versailles, c'est bientôt. Bientôt, bientôt, bientôt, bien trop tôt à mon goût. Je vous parle même pas de la suite logique des événements, qui dit concours de Versailles, dit vacances de Pâques, dit révisions, dit oral blanc d'anglais euro, dit concours de Montpellier, de Nantes, de Lyon, dit oral d'anglais euro, dit oral d'arts plastiques, dit épreuve de TP, dit BAC.
Chut, tais toi cerveau.
Je déteste être comme ça, stressée et trop prévoyante, mais là c'est juste grosse prise de conscience, et grosse alarme rouge dans ma tête, genre " Claire, met toi à bosser, Claire fait ton art plastique, Claire cultive toi !"
BREF.
Autre chose cruel-atroce-horrible. Le lycée, les gens de ma classe, certains profs, tout ça va sacrément me manquer. Bordel, depuis la seconde je demande que ça de partir de ce lycée, et là, LA, je veux paaaaaaaaas, je veux ralentir mon départ, je veux profiter encore un peu des ces moments ! Je veux même pas faire une liste tellement ça serait me faire du mal, pourtant, Dieu sait qu'elle serait longue cette liste. J'ai peur de pas revoir certaines personnes après le lycée, j'ai beau me dire que je ferais de nouvelle connaissances, que je passerais vite à autre chose, j'ai le sentiment que ça sera pas pareil sans eux. Pourtant je suis pas une grande nostalgique de l'amitié, quand je vois mes copines de primaires, mes copine de collèges, il y en a aucune avec qui je suis resté super copine. Mais là, je souhaite qu'une chose, c'est de pas perdre le contact avec mes amies proches-proches bien sûre, mais aussi avec les personnes de ma classe qui ne sont pas officiellement "proches-proches", mais qui comptent quand même beaucoup pour moi, mine de rien.
Ca me fait peur de tourner cette grande page quand même...
[ Et voila, il est 21h31, depuis que je suis rentré du lycée, j'ai tout juste eu le temps de me laver les cheveux, manger une part de gâteau au noix, faire une seule petite lettre de motivation, m'occuper de mes dossiers d'archi, diner, et écrire cet article. Et il me reste pleiiiiin de choses à faire avant demain ! Qui est le salop qui a inventé cette quatrième dimension ?]
Par où commencer ? Aujourd'hui j'ai juste eu l'énorme impression que le temps passe à mille à l'heure, tu sais comme dans les Sims quand tu mets en vitesse 3, sauf que là y'a un bouton vitesse 15 ! Même les 3 heures d'affilés de cours de physique sont passées en un éclair, c'est pour dire ! A midi en discutant avec une copine, je me suis aperçu que le 5 avril, contrairement à ce que je pensais, c'est à classer dans la catégorie "arrivée imminente". Nan mais pour moi qui suit rester scotchée en juin 2007, comment voulez-vous que je réalise qu' avril c'est dans BIENTÔT ?! Soit, le concours de Versailles, c'est bientôt. Bientôt, bientôt, bientôt, bien trop tôt à mon goût. Je vous parle même pas de la suite logique des événements, qui dit concours de Versailles, dit vacances de Pâques, dit révisions, dit oral blanc d'anglais euro, dit concours de Montpellier, de Nantes, de Lyon, dit oral d'anglais euro, dit oral d'arts plastiques, dit épreuve de TP, dit BAC.
Chut, tais toi cerveau.
Je déteste être comme ça, stressée et trop prévoyante, mais là c'est juste grosse prise de conscience, et grosse alarme rouge dans ma tête, genre " Claire, met toi à bosser, Claire fait ton art plastique, Claire cultive toi !"
BREF.
Autre chose cruel-atroce-horrible. Le lycée, les gens de ma classe, certains profs, tout ça va sacrément me manquer. Bordel, depuis la seconde je demande que ça de partir de ce lycée, et là, LA, je veux paaaaaaaaas, je veux ralentir mon départ, je veux profiter encore un peu des ces moments ! Je veux même pas faire une liste tellement ça serait me faire du mal, pourtant, Dieu sait qu'elle serait longue cette liste. J'ai peur de pas revoir certaines personnes après le lycée, j'ai beau me dire que je ferais de nouvelle connaissances, que je passerais vite à autre chose, j'ai le sentiment que ça sera pas pareil sans eux. Pourtant je suis pas une grande nostalgique de l'amitié, quand je vois mes copines de primaires, mes copine de collèges, il y en a aucune avec qui je suis resté super copine. Mais là, je souhaite qu'une chose, c'est de pas perdre le contact avec mes amies proches-proches bien sûre, mais aussi avec les personnes de ma classe qui ne sont pas officiellement "proches-proches", mais qui comptent quand même beaucoup pour moi, mine de rien.
Ca me fait peur de tourner cette grande page quand même...
[ Et voila, il est 21h31, depuis que je suis rentré du lycée, j'ai tout juste eu le temps de me laver les cheveux, manger une part de gâteau au noix, faire une seule petite lettre de motivation, m'occuper de mes dossiers d'archi, diner, et écrire cet article. Et il me reste pleiiiiin de choses à faire avant demain ! Qui est le salop qui a inventé cette quatrième dimension ?]
Dimanche 9 mars 2008 à 20:34
En fait, là on est dimanche soir, et il est bientôt 20h30. J'ai l'étrange impression d'avoir vécu comme un jour de vacances. Pendant un jour j'ai oublié que j'étais loin d'être en vacances, et surtout j'ai réussi à oublié que le dimanche c'était le jour d'avant lundi.
C'est vrai, j'ai même oublié que demain j'avais 3 heures de physique de 15h à 18h et que j'allais mourir du cerveau, un peu.
Nan, aujourd'hui j'étais tellement parti dans mes dossiers d'archi, mes lettres de motivation, mes scénario d'avenir, et mes idées pour l'art plastiques, que j'en ai oublié tout ça. C'est dommage de devoir aller à l'école faire de l'histoire et des maths, j'étais bien avec mes délires créatifs. ( Et là je me retiens fort pour ne pas me laisser envahir par la petite voix dans ma tête qui dit "ah bah si t'avais fait arts appliqués et bah t'aurais pu poursuivre tes délires créatifs même pendant les cours !" CHUT.)
Sinon, j'écoute Amy Winehouse, j'adore prononcer tout haut son nom avec un super accent de la mort qui tue, et en plus ça me met de bonne humeur.
J'ai des envies d'été, de dancefloor (tiens d'ailleurs en parlant de dancefloor, faites moi penser à écouter Calvin Harris après), de plage et de mer, de photo de nuit sur la plage, de sourire, d'invitation à danser, de printemps et d'herbe verte, de robes d'été, de chaussures à talons et d'eye liner. Des envies de filles quoi. Mais je veux du soleil et du ciel bleu avant tout.
Bientôt un mois sans Nutella, je ne deviens pas aigrie, je n'ai pas les mains qui tremblent, ni les yeux rouges.
Allez, on garde la positive attitude cette semaine, ça serait dommage de s'arrêter en si bon chemin !
C'est vrai, j'ai même oublié que demain j'avais 3 heures de physique de 15h à 18h et que j'allais mourir du cerveau, un peu.
Nan, aujourd'hui j'étais tellement parti dans mes dossiers d'archi, mes lettres de motivation, mes scénario d'avenir, et mes idées pour l'art plastiques, que j'en ai oublié tout ça. C'est dommage de devoir aller à l'école faire de l'histoire et des maths, j'étais bien avec mes délires créatifs. ( Et là je me retiens fort pour ne pas me laisser envahir par la petite voix dans ma tête qui dit "ah bah si t'avais fait arts appliqués et bah t'aurais pu poursuivre tes délires créatifs même pendant les cours !" CHUT.)
Sinon, j'écoute Amy Winehouse, j'adore prononcer tout haut son nom avec un super accent de la mort qui tue, et en plus ça me met de bonne humeur.
J'ai des envies d'été, de dancefloor (tiens d'ailleurs en parlant de dancefloor, faites moi penser à écouter Calvin Harris après), de plage et de mer, de photo de nuit sur la plage, de sourire, d'invitation à danser, de printemps et d'herbe verte, de robes d'été, de chaussures à talons et d'eye liner. Des envies de filles quoi. Mais je veux du soleil et du ciel bleu avant tout.
Bientôt un mois sans Nutella, je ne deviens pas aigrie, je n'ai pas les mains qui tremblent, ni les yeux rouges.
Allez, on garde la positive attitude cette semaine, ça serait dommage de s'arrêter en si bon chemin !
Vendredi 7 mars 2008 à 22:53
On m'a dit "fais un pavé", alors moi, je fais un pavé.
C'est comme quand quelqu'un te dit "non vas y je t'en pris prend la plus grosse" quand tu lui tends une pseudo moitié de truc comestible, et que tu réponds "d'accord, si t'insistes..."
J'ai rien à raconter de précis, ou plutôt plein de truc, je sais pas. Je sens que si je fais un article, ça va être le bordel, comme mes articles précédents d'ailleurs. C'est le thème du moment : l'impossibilité de trouver une thématique précise et le culte du désordre.
Ça me plait bien au fond cette idée de désordre. Je regarde autour de moi et je me dis que le mot désordre n'est même pas suffisant pour qualifier l'état de ma chambre. J'ai bien tenté de faire des petites piles méthodiques de tous les trucs qui trainaient par terre, comme ça je peux "circuler" dans ma chambre (i.e mon placard à balais). Mais non, des millions de choses viennent se rajouter dans tous les sens, le catalogue Ikéa côtoie les dossiers des écoles d'archi, les magazines de filles côtoient les livres sur l'art, et quelques débris de cours traînent par ci par là. Ma chambre, c'est un peu le même principe que la sédimentation mais avec une échelle de temps dix millions de fois plus rapide. Au moins.
Mais ce matin sur France Inter, ils ont dit que le désordre pouvait être source de créativité, même qu'ils ont dit que c'était le sujet de "rue des entrepreneurs sur France inter demain à 9h10". Et là je me demande pourquoi ce genre de détails totalement inutiles rentre dans mon cerveau sans me demander la permission. Mais sinon c'est vrai que c'est une bonne idée de débat, ou même de réflexion. Faut-il tout organiser, par extension tout vouloir maîtriser ? Ou le désordre a -t-il du bon ? Doit-on "donner du mou" un peu, et laisser faire les choses ?
Ordre. Ce mot me fait peur, un peu. J'ai déjà remarqué que, quand tout était en ordre, cela me faisait presque peur. Parce que pour moi ça à l'air sans vie. Je me sens même parfois mal à l'aise, j'ai dans l'idée que si je touche à quoi que ce soit, je vais rompre une sorte d'harmonie parfaite et terrifiante. Chez une de mes copines, quand on va chez elle, c'est toujours bien rangé, toujours étincelant de propreté. Et bah ça me fait peur, dans de rigueur et d'acharnement pour maintenir l'ordre.
C'est fou comme l'ordre fait vraiment parti de nos concepts du quotidien, de nos idées préconçues. Il faut que tout soit en ordre. Jeune, on nous a appris que l'ordre c'est bien, et que le désordre, c'est qu'un gros nase. Qui n'a jamais entendu les traditionnels "va ranger ta chaaaaaambre !" / " T'as rangé ta chambre ? Non ? Bon bah c'est même pas la peine de venir me demander quoi que ce soit" / " Olala mais quand est-ce que tu vas comprendre qu'il faut ranger ta chambre ?! On dirait une procherie !! ". Et le pire, c'est que ça ne vient pas seulement des parents. Certains profs sont par exemples outrés à l'idée que nos cours soient rangés n'importe comment dans notre trieur, feuilles volantes, le début du chapitre 1 mélangé avec le milieu du chapitre 2.
Là j'ai envie de dire : 1/ C'est notre problème
2/ Laissez nous vivre dans notre bordel organisé, du moment qu'on s'y retrouve.
Bien sûr, l'ordre a du bon, notamment quand on travail à plusieurs, ou quand on vit en collocation, ça en devient une mesure de respect voire même d'hygiène. Mais tout de même, je n'aime pas cette idée de lutte acharnée contre le désordre. On est tous un peu conditionné, par exemple, il y a des jours où je me répète sans cesse " Claire, il faut vraiment que tu range ta chambre, il y en a partout". Et pourtant ça fait environ 4 mois que je n'ai pas rangé ma chambre, et je le vis très bien ! Je vis même en harmonie avec ce bordel ambiant, sachant très bien que ma blouse de chimie se trouve sous ma collection de sac, trainant à côté du pull-que-je-met-le-dimanche-quand-je-glande. C'est un bordel parfaitement organisé. Mais beaucoup moins terrifiant. J'ai l'impression de laisser vivre les choses, de leur laisser la place. Et puis rien que pour le côté esthétique, ou artistique, je trouve qu'un pull jeté dans un coin de la chambre a beaucoup plus de charme qu'un pull plié au carré dans un coin de la chambre. Dans le pull jeté, il y a toute cette dimension de mouvement de la matière (pli, creux, reflets, forme...) qu'il n'y a pas dans le pull bien plié par notre main. C'est ce côté mise en scène rigide et artificielle qui m'effraie dans le pull plié au carré. Idem pour la couette, j'ai tellement pris l'habitude de ne jamais faire mon lit, que je ne supporte pas de voir mon lit fait au carré, la couette recouvrant parfaitement le matelas de part et d'autre, sans un pli à sa surface. Non, je me suis habitué à cette couette ouverte. Comme si mon lit me tendait les bras, une invitation à venir se lover entre les minis massifs montagneux de ma couette. C'est dingue toute l'étude spatiale que je pourrais faire dans ma chambre, s'il n'y avait pas cette empilement de sacs, cette couette plié de telle façon, ces piles de journaux façon tour de Pise, et j'en passe, ma chambre serait radicalement différente. Ma chambre en ordre a beaucoup moins de charme que ma chambre en désordre, avec ses volumes changeant. C'est peut-être pour ça qu'elle ne reste pas rangée très longtemps.
Voila l'explication : je vis en parfaite harmonie avec les objets de ma chambre, j'amasse des choses de ci de là. On ne dirait pas comme ça, mais ils font tous parti d'une sorte de monde que je me suis crée. ma chambre en bordel, c'est comme une mini auberge de jeunesse, y'a des choses de partout. Tu vois ce pull, il vient de l'armoire de maman, et ce bracelet qui traine sur le bureau, avant il était dans la boite à bijoux, ça ne lui empêche pas de vivre en parfaite harmonie avec le livre que le prof de philo m'a prêté il y a 4 mois (livre dont je viens de me rappeler l'existence en levant le nez, à vrai dire, je crois que le prof en a totalement oublié l'existence, lui.)
C'est marrant quand on commence à s'imaginer que les objets ont une âme. Pas une vraie âme comme nous hein, ni un truc qui pense, qui réfléchi à sa condition ou que sais-je encore. Mais un truc qui leur confère un caractère spécial, je sais pas, quelque chose qui fait que chaque objet est unique et qu'il porte en lui tout un tas de souvenirs, d'odeurs, de mystères cachés et de superstitions. Quand j'emprunte des livres à la bibliothèque, je peux pas m'empêcher de penser qu'ils sont passés entre pleins de mains, que des paires d'yeux ont parcouru les pages avidement comme je le fais moi aussi, qu'une main a passé son doigt sur le titre pensivement en refermant le livre pour la dernière fois, que des sourires se sont dessinés sur pleins de visages à ce moment précis du livre. Pour moi, tout ça fait parti de l'âme du livre. Ce livre tu vois, il a du vécu. C'est pas juste un ensemble de petits caractères écrits noirs sur blanc. C'est tout une explosion de sentiments et de sensations, c'est des scènes qui sortent des mots et prennent vie. C'est ça l'âme du livre. Et l'âme de mon t-shirt noir, c'est ses souvenirs et mes superstitions : il a fait les maths du brevet avec moi, il a fait l'oral et l'écrit de français avec moi, et il fera obligatoirement quelques épreuves du bac avec moi, peut être même l'oral d'anglais euro ou les concours des écoles d'archi.
C'est dingue, j'ai écrit tout ça. Je me freine parce que ça devient long et chiant peut-être. Et que si je laisse couler mes idées, je ne m'arrêterais pas avant de mourir de faim ou de soif, vu comme c'est parti. Je voulais aussi parler du désordre dans ma tête, de tous les projets qui y traînent et de toutes les illusions qui y planent, mais à deux heures du matin j'y serait encore, donc peut être un autre jour. Peut-être...
Alors voila, c'était le pavé du vendredi soir. Le vendredi super chiant de contrôle de SVT et le vendredi de volley. Le vendredi où tu te dis que tu as des millions, des milliards de choses à faire ce week end.
C'est comme quand quelqu'un te dit "non vas y je t'en pris prend la plus grosse" quand tu lui tends une pseudo moitié de truc comestible, et que tu réponds "d'accord, si t'insistes..."
J'ai rien à raconter de précis, ou plutôt plein de truc, je sais pas. Je sens que si je fais un article, ça va être le bordel, comme mes articles précédents d'ailleurs. C'est le thème du moment : l'impossibilité de trouver une thématique précise et le culte du désordre.
Ça me plait bien au fond cette idée de désordre. Je regarde autour de moi et je me dis que le mot désordre n'est même pas suffisant pour qualifier l'état de ma chambre. J'ai bien tenté de faire des petites piles méthodiques de tous les trucs qui trainaient par terre, comme ça je peux "circuler" dans ma chambre (i.e mon placard à balais). Mais non, des millions de choses viennent se rajouter dans tous les sens, le catalogue Ikéa côtoie les dossiers des écoles d'archi, les magazines de filles côtoient les livres sur l'art, et quelques débris de cours traînent par ci par là. Ma chambre, c'est un peu le même principe que la sédimentation mais avec une échelle de temps dix millions de fois plus rapide. Au moins.
Mais ce matin sur France Inter, ils ont dit que le désordre pouvait être source de créativité, même qu'ils ont dit que c'était le sujet de "rue des entrepreneurs sur France inter demain à 9h10". Et là je me demande pourquoi ce genre de détails totalement inutiles rentre dans mon cerveau sans me demander la permission. Mais sinon c'est vrai que c'est une bonne idée de débat, ou même de réflexion. Faut-il tout organiser, par extension tout vouloir maîtriser ? Ou le désordre a -t-il du bon ? Doit-on "donner du mou" un peu, et laisser faire les choses ?
Ordre. Ce mot me fait peur, un peu. J'ai déjà remarqué que, quand tout était en ordre, cela me faisait presque peur. Parce que pour moi ça à l'air sans vie. Je me sens même parfois mal à l'aise, j'ai dans l'idée que si je touche à quoi que ce soit, je vais rompre une sorte d'harmonie parfaite et terrifiante. Chez une de mes copines, quand on va chez elle, c'est toujours bien rangé, toujours étincelant de propreté. Et bah ça me fait peur, dans de rigueur et d'acharnement pour maintenir l'ordre.
C'est fou comme l'ordre fait vraiment parti de nos concepts du quotidien, de nos idées préconçues. Il faut que tout soit en ordre. Jeune, on nous a appris que l'ordre c'est bien, et que le désordre, c'est qu'un gros nase. Qui n'a jamais entendu les traditionnels "va ranger ta chaaaaaambre !" / " T'as rangé ta chambre ? Non ? Bon bah c'est même pas la peine de venir me demander quoi que ce soit" / " Olala mais quand est-ce que tu vas comprendre qu'il faut ranger ta chambre ?! On dirait une procherie !! ". Et le pire, c'est que ça ne vient pas seulement des parents. Certains profs sont par exemples outrés à l'idée que nos cours soient rangés n'importe comment dans notre trieur, feuilles volantes, le début du chapitre 1 mélangé avec le milieu du chapitre 2.
Là j'ai envie de dire : 1/ C'est notre problème
2/ Laissez nous vivre dans notre bordel organisé, du moment qu'on s'y retrouve.
Bien sûr, l'ordre a du bon, notamment quand on travail à plusieurs, ou quand on vit en collocation, ça en devient une mesure de respect voire même d'hygiène. Mais tout de même, je n'aime pas cette idée de lutte acharnée contre le désordre. On est tous un peu conditionné, par exemple, il y a des jours où je me répète sans cesse " Claire, il faut vraiment que tu range ta chambre, il y en a partout". Et pourtant ça fait environ 4 mois que je n'ai pas rangé ma chambre, et je le vis très bien ! Je vis même en harmonie avec ce bordel ambiant, sachant très bien que ma blouse de chimie se trouve sous ma collection de sac, trainant à côté du pull-que-je-met-le-dimanche-quand-je-glande. C'est un bordel parfaitement organisé. Mais beaucoup moins terrifiant. J'ai l'impression de laisser vivre les choses, de leur laisser la place. Et puis rien que pour le côté esthétique, ou artistique, je trouve qu'un pull jeté dans un coin de la chambre a beaucoup plus de charme qu'un pull plié au carré dans un coin de la chambre. Dans le pull jeté, il y a toute cette dimension de mouvement de la matière (pli, creux, reflets, forme...) qu'il n'y a pas dans le pull bien plié par notre main. C'est ce côté mise en scène rigide et artificielle qui m'effraie dans le pull plié au carré. Idem pour la couette, j'ai tellement pris l'habitude de ne jamais faire mon lit, que je ne supporte pas de voir mon lit fait au carré, la couette recouvrant parfaitement le matelas de part et d'autre, sans un pli à sa surface. Non, je me suis habitué à cette couette ouverte. Comme si mon lit me tendait les bras, une invitation à venir se lover entre les minis massifs montagneux de ma couette. C'est dingue toute l'étude spatiale que je pourrais faire dans ma chambre, s'il n'y avait pas cette empilement de sacs, cette couette plié de telle façon, ces piles de journaux façon tour de Pise, et j'en passe, ma chambre serait radicalement différente. Ma chambre en ordre a beaucoup moins de charme que ma chambre en désordre, avec ses volumes changeant. C'est peut-être pour ça qu'elle ne reste pas rangée très longtemps.
Voila l'explication : je vis en parfaite harmonie avec les objets de ma chambre, j'amasse des choses de ci de là. On ne dirait pas comme ça, mais ils font tous parti d'une sorte de monde que je me suis crée. ma chambre en bordel, c'est comme une mini auberge de jeunesse, y'a des choses de partout. Tu vois ce pull, il vient de l'armoire de maman, et ce bracelet qui traine sur le bureau, avant il était dans la boite à bijoux, ça ne lui empêche pas de vivre en parfaite harmonie avec le livre que le prof de philo m'a prêté il y a 4 mois (livre dont je viens de me rappeler l'existence en levant le nez, à vrai dire, je crois que le prof en a totalement oublié l'existence, lui.)
C'est marrant quand on commence à s'imaginer que les objets ont une âme. Pas une vraie âme comme nous hein, ni un truc qui pense, qui réfléchi à sa condition ou que sais-je encore. Mais un truc qui leur confère un caractère spécial, je sais pas, quelque chose qui fait que chaque objet est unique et qu'il porte en lui tout un tas de souvenirs, d'odeurs, de mystères cachés et de superstitions. Quand j'emprunte des livres à la bibliothèque, je peux pas m'empêcher de penser qu'ils sont passés entre pleins de mains, que des paires d'yeux ont parcouru les pages avidement comme je le fais moi aussi, qu'une main a passé son doigt sur le titre pensivement en refermant le livre pour la dernière fois, que des sourires se sont dessinés sur pleins de visages à ce moment précis du livre. Pour moi, tout ça fait parti de l'âme du livre. Ce livre tu vois, il a du vécu. C'est pas juste un ensemble de petits caractères écrits noirs sur blanc. C'est tout une explosion de sentiments et de sensations, c'est des scènes qui sortent des mots et prennent vie. C'est ça l'âme du livre. Et l'âme de mon t-shirt noir, c'est ses souvenirs et mes superstitions : il a fait les maths du brevet avec moi, il a fait l'oral et l'écrit de français avec moi, et il fera obligatoirement quelques épreuves du bac avec moi, peut être même l'oral d'anglais euro ou les concours des écoles d'archi.
C'est dingue, j'ai écrit tout ça. Je me freine parce que ça devient long et chiant peut-être. Et que si je laisse couler mes idées, je ne m'arrêterais pas avant de mourir de faim ou de soif, vu comme c'est parti. Je voulais aussi parler du désordre dans ma tête, de tous les projets qui y traînent et de toutes les illusions qui y planent, mais à deux heures du matin j'y serait encore, donc peut être un autre jour. Peut-être...
Alors voila, c'était le pavé du vendredi soir. Le vendredi super chiant de contrôle de SVT et le vendredi de volley. Le vendredi où tu te dis que tu as des millions, des milliards de choses à faire ce week end.