J'aime l'atmosphère si particulier des vestiaires de la piscine.
Quand tout le monde s'agite autour, quand les enfants crient, les grand mères rigolent et papotent entre elles, les mères engueulent leurs enfants, moi je suis dans ma cabine, tranquille.
La pâle lumière filtre à travers l'embrasement de la porte.
Le monde semble s'être arrêté. Les enfants, les grands mères et les parents, ne sont plus que de lointains acteurs et leurs voix me parviennent comme des bruits de fond.
J'ai toujours besoin d'une pause après l'entrainement. Les cheveux ruisselants, enroulé dans ma serviette humide, assise sur le petit banc de la cabine, les yeux rivés sur le mur jaune, perdue dans le vague.
Les portes de la cabine ont beau trembler, je suis intouchable.
Dans mon monde.
Le temps passe... passe... et passe...
Dix minutes que je suis assise là, immobile.
Et quand enfin je sors, habillée, sèche et bien coiffée, je me sens comme vulnérable.
Exposée au regard de tous ces gens.
Mal à l'aise. Ne sachant quelle attitude adopter.
-"Allo maman tu peux venir me chercher ?" - "Oui tout de suite ma chérie"