Je sais pas pourquoi, ça sent la nostalgie ce soir.
Mais pas la nostalgie oppressante, déprimante et étouffante. Non plutôt la nostalgie grisante. Seulement celle qui vous rappelle les bons moments, celle qui vous fait espérer. Qui vous rassure, parce qu'elle vous fait penser que vous allez revivre tous ces agréables moments. Cette nostalgie là vous fait aussi rêver et vous projette dans l'avenir. Elle vous donne envie d'avancer. Elle est motivante cette nostalgie. C'est de la nostalgie positive, qui opère avec un retour dans le passé bénéfique, qui vous donne qu'une seule envie, c'est de continuer. Encore et toujours. Comme si nos souvenirs n'étaient qu'un gros tremplin. Il ne nous reste plus qu'à donner un bon coup de talon plein d'envie, et de repartir.
C'est étrange de se dire que dans ces périodes de "nostalgie positive", dirons nous, tous les événements nous paraissent bénins, y compris les plus tristes. Même les trucs qui nous ont fait déprimer comme pas possible, nous morfondre et nous appitoyer sur notre sort, dans ces jours là ils sont extrèmement motivant. C'est peut-être aussi parce que, emprunt d'un espoir surdimensionné pendant quelques instants, on se dit que un jour, OUI, on ira bien, nos rêves deviendront réalité et on aura ce sourire béat et inexpliquable accroché aux lèvres toute la journée.
C'est aussi dans ces jours là qu'on se rend compte à quel point on tient à certaines personnes. Les gens qu'on a pas envie de perdre de vue, ceux qu'on aimerait traîner toute notre vie... Le mieux c'est que ça ne fait même pas souffrir de penser à eux. On ne brûle pas d'envie de les avoir avec nous tout de suite expressement dans la minute qui vient. On garde seulement une certaine distance, une vue aérienne. On les regarde tous ensemble, comme une photo de famille atypique. Et on range cette photo dans notre petit coeur enivré, coincée entre la chaleur d'une étreinte et l'odeur du gâteau au chocolat. Dans la boîte à souvenir.