Samedi 23 février 2008 à 20:11

Oh joie les week-end de compétition interrégionale-qui-se-passe-dans-ta-région-comme-ça-t'as-l'impression-que-c'est-
tout-près-ouaiiiiiis.
Mais en fait non.

Petit scénario vite fait : hier départ 14h, arrivé 20 minutes avant la fin de l'échauffement (oh ouiiii le centre ville et ses interdictions de tourner à gauche), début des épreuves 16h.
Temps d'attente entre la fin des séries des 50 mètres et le début des finales : au moins mille ans. Enfin juste une heure et demi dans un minibus, qui plus est entre 18 et 19h30. "Arnauuuuuuuuuuuuud on va au Fleunch on a faim ! Allez, s'il te plaît ! Fleunch ! - NON. "
Début des finales 20h, touvabien. Back home 22h23 à la pendule du four, encore mieux. Fatigue, faim, constant nullité au niveau des temps, trois spaghetti dur qui se battent en duel (mes parents n'ont toujours pas compris que je pourrais manger trois camions après avoir nagé.)
Ajoutons à cela les vannes que je me suis prises dans la tête non-stop 16h-22h, parce que oui, seule fille au milieu de six gars, c'est limite réglementaire de s'en prendre plein la gueule. Au début ça va, je prend sur moi, mais quand en plus je fais des vieux temps, que je suis fatigué, que j'ai pas envie de nager, que je n'ai absolument pas confiance en moi, et que j'ai faim, alors là c'est la crise. Oui oui avec des phrases assassines qui tournent en boucle dans ma tête, et les larmes que j'essaye de cacher, parce que bon, j'ai ma dignité quand même.


Et c'est là que j'en arrive au constat n° 1 : si il y a bien un besoin que je n'arrive pas à dominer, c'est bien la faim. Je suis esclave de ma faim. Dès que j'ai faim, d'une j'ai mal à la tête, mal au ventre blablabla, mais au delà des symptômes physiques s'ajoute d'autres facteurs beaucoup plus nuisibles : je commence à être de très mauvaise humeur, tout me fait chier, je trouve que tout le monde est con, j'ai envie d'envoyer tout le monde se faire voir, la moindre question idiote ou réflexion un peu déplacée m'agace au plus haut point.

Constat n°2 : Si à cela s'ajoute la fatigue, c'est le drame. Parce que quand je suis fatigué et que quelquechose m'énerve, ou que quelquechose me stresse, ou même quand je n'ai pas réussi à faire quelque chose, les larmes sortent quasiment à chaque fois. Et c'est un truc super vicieux parce que je m'en veux de pleurer pour un truc aussi minable, aussi absurde et aussi minime. Donc je me trouve nulle, faible, pitoyable, je me rabaisse encore plus. Donc j'ai d'autant plus envie de pleurer. Cherchez l'erreur. Et comme ce sont le genre de crises qui arrivent à des moments où il est délicat de pleurer, j'essaye de me retenir, ma bonne conscience me dit "Zen Claire , retient tes larmes, calme toi", et ma mauvaise conscience me dit " T'façon t'es trop naaaaaze, t'es nulle, t'es moche, tu sers a rieeeeeeeeen, aller vas y pleure comme ça tu seras encore plus pitoyable !", et à force d'essayer de me retenir, ça me donne encore plus envie de pleurer. C'est toujours le côté obscur qui l'emporte, bizarrement. J'ai donc la larme facile.

Constat n°3 : Quand ça va mal, ça va encore plus mal. Le moindre petit élément déclencheur associé à la fatigue et à la faim se transforme en une crise de larmes et une grosse remise en question. En tout cas, chez moi. Là je me demande comment ça se fait que je réagisse comme ça pour une chose aussi bête, comment ça se fait que je perde toute confiance en moins face à certaines situations, comment ça se fait que je ferme ma gueule alors qu'avant j'avais plus de répondant ? Est ce que je deviendrais faible ? Est ce que je suis trop exigeante avec moi-même ? Pourquoi leurs réflexions me vexent à ce point ? Pourquoi j'arrive pas à le prendre avec humour, comme avant ? Pourquoi est ce que j'attache tellement d'importance au regard des autres ?  Et bordel pourquoi je pleure au moindre problème ?! C'est quoi le truc là, j'ai des désirs inconscients à exorciser ?! C'est ça, je refoule trop peut-être.

Conclusion : demain, j'appelle Freud. Ensuite je me prescris des séances de pleurs tous les soirs, pour vidanger.

Sinon, ce matin je me suis levée à 6h10, j'ai nagé à 11h52, j'ai fait un temps pourri mais alors vraiment pourri, comme ça m'étais pas arrivé depuis 2 ans. Et en plus c'était mal nagé. Je me rend compte que j'aime plus assez les compétitions pour devoir me faire littéralement CHIER tout un week-end pour faire des temps de merde, n'ayons pas peur des mots. ( Et là je sens les larmes qui pointent parce que "ouiiiii je suis faible, j'abandonne ! ") Enfin bon merde, 3 ans que je rame, que je régresse même, et que toute cette histoire me donne quelques remords déjà évoqués...




Edit post-relecture (d'où le titre ) : C'est dingue, l'impression de ma dualité interne se confirme dans mes écrits. J'ai vraiment l'impression que deux entités se battent en moi, ,et que moi, je subis.  Mais au fond qu'est ce que le moi ? AAAAAAAAAAH faut que j'arrête la philo !!!!  ( genre la fille complètement torturée par ses démons intérieurs...)


[Bon, et bah ça, c'est un article qui fait du bien, croyez moi !]

Par londonday le Dimanche 24 février 2008 à 11:28
Seule fille au milieu de six gars => plein dans ta gueule.
Owiiiii comme cela est tristement vrai. J'en sais quelque chose! Cela dit, si tu te mettais à pleurer face à eux, pas une vraie crise mais juste une larme ou deux, ça les calmerait direct.
Je pense qu'en fait quand tu es très fatiguée, n'importe quelle raison est un bon prétexte pour une crise de larmes. Et le pire, c'est que plus tu luttes, plus la part de toi qui a envie de pleurer prend de l'importance. Et la voix dans ta tête accentue encore ta chute, parce que tu sais très bien qu'il n'y a rien à faire pour lui échapper. Rha la la Claire c'est fou comme on est pareilles, quand même!
Dis donc ce paragraphe 3 me semble particlièrement dû aux délicates réflexions des garçons, non? J'aimerais te dire qu'il ne faut pas les écouter, que c'est juste une bande de cons et tout et tout... Mais je sais pertinemment que ça ne fait pas vraiment de bien. Parce que le problème avec les mecs c'est que chacun pris à part, ils sont adorables. Et tu ne comprends pas pourquoi ce modèle de prévenance et de délicatesse devient un tel goujat une fois dans sa bande, donc ses vannes te font d'autant plus mal. Je me trompe? Ah la la Claire.... Hélas il n'y a pas grand chose à faire pour se protéger de ça. On me dit que s'ils nous vannent, c'est qu'ils nous aiment bien. Mwé....
Quoiqu'il arrive, tu n'abandonnes pas la natation, tu t'en lasses peut-être un peu. C'est beaucoup de pression, quand même.
A bientôt!
[Owiiii les commentaires pavés!]

 

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