I.wish.I.could

Ma mère, partie dans son trip j'aime-les-plantes-qui-soignent : Aaaah mais siiiii le propolis c'est bien ça, il parait que ça marche super bien pour la cicatrisation !

Mon père, esprit de contradiction oblige : Ouais c'est ça surement, faut en bouffer combien de boite de ton truc pour que ça marche ?!

Ma mère, ne lachant rien : mais non, c'est de la pommade. Je crois qe c'est comme ce qu'utilise les abeilles pour...

Mon père, l'interrompant : Oui bah alors excuse moi, mais j'ai l'air de tout, sauf d'une abeille !!

Mayaaaaaaa, quiiiiiii n'a vraiment peur de riiiiiiiien, Mayaaaaaaaaa !

Surtout, s'ôter de la tête l'image de mon père déguisé en abeille.

Quand mon père fait la cuisine on est obligatoirement au courant. Comme quand il fait le ménage, il nous en parle pendant 15 jours genre "Héhé c'est Bibi qu'a passé l'aspi hein c'est BIBI !! Ah mais non attention, tu manges dans la cuisine et t'essuies tes pieds avant de rentrer ! " Inutile de préciser que quand c'est ma mère qui fait le ménage, l'idée d'essuyer ses chaussures pleines de terre ne l'effleure même pas.

En fait, c'est un peu comme quand Armstrong a marché sur la Lune, on en parle encore plus de 30 ans après. Conclusion : les actes exceptionnels ont une pérénité incroyable.

Dimanche, c'était l'anniversaire de ma mère, et mon père, comble de l'exceptionnel, s'est occupé du repas : invités, assiettes en carton, menu et surtout CUISINE. Oui mon père a fait la cuisine. (connaissant un peu la situation paternel, cette phrase devrait faire l'effet d'une bombe). Enfin quand je dis mon père, c'est surtout Picard, Edouard Leclerc et Champion qui ont fait la cuisine pour mon père. Mais tout de même, il y a du progrès, il est allé faire les courses tout seul ! Rendez vous compte la dose de courage qu'il a dû lui falloir pour affronter les rayons du supermarché.

Croyez-moi, quand mon père cuisine, c'est épuisant. Sérieusement, quel homme, même dénué de bon sens, aurait l'idée de prendre le seul couvercle de casserole sans poignée ? De mettre les quiches dans le four une demi heure avant que les invités arrivent ? (oui remarquez, c'est bien plus drôle, comme ça elles sont froides quand ils arrivent ) Qui aurait l'audace de dire avec un air faussement exaspéré "Tiens Claire, tu peux aller surveiller les quiches, je fais tout ici, ta mère ne fais strictement rien c'est incroyable ! " Je vous parle pas des vices parternels habituels : laisser la vaisselle sale dans l'évier, laisser trainer tous les trucs qu'on a sorti... (ranger est un mot qui ne fait résolument pas parti du vocabulaire de mon père)

Je crois que le plus drôle de la soirée, c'était mon père se pavanant en tablier de cuisine.

Ne prenez pas mon père pour un macho, c'est juste qu'il est un peu à charge pour les taches ménagères, mais lui ça le fait toujours rire quand on le prend en photo en train de repasser, ou quand j'arrive dans la cuisine en criant "Papaaaaaa y'a la quiche qui craaaaaaame ! "

Après l'épisode de mon père faisant la cuisine, je me suis sentie obligée de vous faire parvenir quelques photos, qui sommeillaient tranquillement au fin fond de mon PC.

Je vous pose le décor, mon père est définitivement un specimen étrange, qu'on ne croise pas à tous les coins de rue, Dieu merci. Il est chasseur, pêcheur quand la chasse ferme. Parfois il a des lubies, vous savez ces envies folles qui prennent comme une envie de pisser. Ma mère étant quelque peu soumise, elle cède. C'est comme ça qu'on se retrouve avec des têtes de chevreuils, de sanglier, et j'en passe, empaillés dans notre véranda. Ca fait toujours peur aux gens quand ils entrent pour la première fois. Il suffit de dire "oh laisse tomber c'est mon père... il chasse." , et ils s'habituent à force.

Bref, mon père aime aussi faire le tour de notre jardin le matin, paré de ses charentaise et de sa robe de chambre rouge. Et, force est de constater qu'à cause de ses rondes matinales, il s'est fait un ennemi de taille. Le Merle. Oui avec un grand M. Parce que le Merle, il fout la merde dans les plates-bandes de mon père. Et mon père il en a marre. Comme il a des carabines sous la main, il se dit que le Merle, il peut très bien le shooter, lui défonser sa gueule à la 9mm, en gros. Mon père se poste donc à l'entrée de notre véranda les mains sur les hanches, surplombant le jardin. Et c'est comme ça qu'au bout de 5 minutes, tel la belette à l'affût, on le voit partir à pas de loup, carabine à la main. "oula chut chut y'a un merle là , bouge pas, fais pas de bruit".... "tu vas voir j'vais l'avoir celui là"

Et ça donne ça.

Je vous rassure, il va bien. C'est juste pas facile au quotidien, mais on s'y fait.

Oui oui c'est possible

Aujourd'hui, mon père a fait la cuisine.

Chose immensément rare dans les habitudes de mon paternel.

Ca a pas l'air choquant comme ça, mais je vous jure que si. Même mon chien il était tromatisé : recroquevillé dans un coin de la cuisine, les oreilles en arrière...

[Il a l'air habile hein?]

Moi : Tu sais Papa, c'est mieux d'utiliser une passoire quand tu veux égoutter des haricots verts...

Mon père (essayant difficilement de faire couler le jus de la boite de conserve, prenant un air assuré) : Mais non mais non ça va très bien comme ça !

Mon frère : Attend tu prend ton père pour quelqu'un qui sait pas faire la cuisine ?!

Moi : Nan... j'oserais pas.

- Moi : ahlala qu'est qu'il fait chaaaaud.... Tu crèves pas de chaud toi au boulot?

- Mon père : Si. Pff  de toute façon on est là pour crever.

hmm... merci Papa pour cette pensée pleine d'espoir.