Dimanche 25 février 2007 à 11:44

Mercredi 21 Fevrier, 19h53. Polyclinique.

Le yaourt est à la noix de coco. J'ai l'impression de manger mon gel douche. Ils m'ont aussi mis de la purée. Hum. Alors comme ça eux aussi ils connaissent la recette secrète de la purée qui colle au plafond. Je pensais que la cantines avaient l'exclusivité...

L'anesthésiste m'a pris de haut quand je lui ai dit que je toussais depuis un mois. Tout ça parce qu'il a bac-plus-ché-pas-combien-mais-beaucoup. L'infirmière s'appelle Carine B., c'est marqué sur sa blouse. Elle parle tout bas parce qu'elle a mal à la gorge. Du coup, j'ai le réflexe débile de parler tout bas quand elle est là. "Chuuut j'te dis, on est sur écoute".

Ils m'ont donné un sirop pour ma toux. Pas si méchant cet anesthésiste. C'est visqueux et c'est marron. C'est trop sucré. Les enflures, ils m'ont refilé du caramel.

L'hôpital, c'est une bonne excuse pour lire Glamour. Dans Glamour, y'a plus de pub que d'articles. Et dans Glamour, y'a plein de trucs inutiles.

Demain, j'aurais mal aux dents. Pendant une semaine, je mangerais de la soupe et des trucs liquides. Sinon là, je me suis lavé avec de la bétadine, je sens l'iode et je me sens récurée jusque sous les ongles.

Jeudi 22 fevrier, polyclinique.

Les brancardiers sont des petits rigolos. Je crois que l'infirmière était pas très bien réveillée quand elle m'a enfoncé la perfusion, elle a fait un de ses détours sous ma peau pour atteindre la veine. L'autre infirmière est jeune et gentille, mais elle a failli se tromper de bras pour la perf', à croire que je suis maudite, la dernière fois que je me suis fait opérer, c'était pareil. Les dames du bloc étaient sympa. L'anesthésiste avait une bonne tête, mieux que l'autre. C'est drôle de voir tout ses gens s'affairer autour de vous, et de voir juste leur têtes se pencher au dessus de vous. Avec leurs callotes et leurs masques. J'ai entendu une voix lointaine me disant qu'elle allait m'anesthésier. Et puis plus rien. Je me suis même pas senti partir. Il me manque un bout de ma vie alors. Un bout de ma vie où un petit monsieur à lunettes s'est pas géné pour m'ouvrir 4 fois les gencives.

Les textos pleuvent depuis 3 jours, ça parlent de hamster joufflu et d'autres trucs marrant. Julien m'a envoyé la photo du prof d'anglais, pour me remonter le moral soi disant. Vendredi il m'a envoyé la photo du gouter en physique. C'est trop méchant. Je rêve de raclette, de pizza, de brioche au nutella, de croque monsieur, de chèvre chauds, de gauffres, de cookies... Pour l'instant, c'est compote, purée et crème Montblanc. Je déteste la purée.

" Hier j'ai réussi à boire à l'abreuvoir, on m'a donné une feuille de salade et un trognon de pomme, et là je fais des tours dans ma roue pour éliminer. C'est cool d'être un hamster. "

Je vous épargne les photos.

Mercredi 14 février 2007 à 21:32

On a dit, si dans 9 ans, on a pas trouvé l'ame soeur, on se met ensemble. Colocataire et plus si affinité. On aura un loft. Avec du parquet partout. Des dalles colorées dans la salle de bain. Une véranda avec plein de plantes. Des panneaux solaires. Et un grand jardin. Parce que ouais, on sera riche. Moi architecte et lui ingénieur. Une grande baignoire. Un bar pour la cuisine, un presse agrume et des jolies petites cuillères. Un canapé d'angle. Des supers dvd. Et une grande baie vitrée donnant sur le jardin. Un escalier en bois et une mezzanine. Un chien pour moi, un chat pour lui. Et une Mini Cooper. Et un ficus. Sous la pente du toit, une bibliothèque, avec des murs couverts d'étagères, des coussins au milieu et un plafond vitré. Une cave, un cellier. Une cheminée. Le chauffage au sol. Et un dressing, avec des grands miroirs. Et pleins d'autre trucs encore...

Faut que je m'achète un grand cahier pour noter et dessiner toutes mes idées. Plus tard je le retrouverais, et je rigolerais devant tant de projets et de rêves.

Mercredi 14 février 2007 à 18:24

Après le cabinet du docteur-qui-arrache-sauvagement-les-dents, puis le labo pour la prise de sang, troisième étape pré-opératoire, le rendez vous avec l'anesthésite à la polyclinique.

Bon d'abord la polyclinique, wouaah c'est grand, wouaah c'est neuf, wouaah c'est beau (wouaah ça doit être cher !). Point positif, il n'y a pas cette odeur de trop propre, du moins pas dans le batiment où je suis allé. Il y a même mieux pour nous acceuillir : des beaux ascenceurs tout neufs, qui te retourne l'estomac à chaque changement d'étage, et avec des grandes glaces comme ça tu peux te rendre compte que ton tic à chaque fois que tu crois un miroir, c'est de te recoiffer. Dans ce genre de truc, tous les employés ont le sourire, et c'est super stressant. Genre, je te souris parce que, d'une je suis payé pour ça, et de deux, il faut rassurer le patient qui va se faire charcuter dans un avenir proche. La dame du rendez vous pré-opératoire avait une gentillesse poussée à l'extème et une diction millimitrée, on sent qu'elle répéte les même choses 50 fois par jour. Genre je rajoute ton prénom à chaque fin de phrase, comme si je t'avais vu crapahuter en couche culotte dans mon jardin. Peut-être que des gens pensent que la dame elle est super gentille (en plus elle sait lire le contenu de la case prénom, trop forte), comme ça le corps médical parait plus proche du patient. C'est ça, OUAIS ! Vous croyez que je vais me laisser amadouer alors que je sais pertinemment que dans une semaine vous me planterez une aiguille dans le bras, m'enfoncerez un tube dans la bouche et me charcuterez la machoire ?! Alors silteplé, madame avec la voix niaiseuse, tu t'arrêtes tout de suite hein. Je sais je suis méfiante, même très méfiante.

Soit, la guimauve du secrétariat abandonnée, on va voir la dame en blouse blanche. Elle a l'air déjà mieux, pas d'excés de politesse, pas de voix nasillarde, un sourire sincère, c'est bon j'adopte. Le fauteuil rouge grince et c'est parti pour l'interrogatoire. Ton poids, ta taille ? direct. C'est bon ça va hein madame, on enfonce pas le couteau dans la plaie. Est ce que je saigne facilement du nez?  Euh... non. Est ce que je fume ? NON. Est ce que j'ai des problèmes respiratoires ? Hum je sais pas, peut être je couvre une pneumonie, je tousse depuis un mois. La dame aime l'humour mais elle a un strabisme, j'ai l'impression qu'elle parle à la moquette, c'est assez frustrant. Est ce qu'il y a des maladies dans ma famille ? Non, mon père est siphoné, mais pas moi je vous rassure. Est ce que j'ai des allergies ? psoryasis ? exéma ? Euh non (allergie aux maths, ça compte?) ... Est ce que j'ai déja été transfusé ? Ehm, non pas à ma connaissance... Pas de flébites, méningites, autres truc en -ites, machin chose et truc bidules ? Non ça va merci, pas de cancer ni d'amputation non plus. Par contre madame, j'veux bien que t'ailles plus doucement quand t'énumères tes nom de maladies bizarre là. Ouvre la bouche bien grand. Non, non tire pas la langue. Ah désolé, réfléxe neuro-psychomoteur. Sinon tout est impecâââââble, rendez vous le 21 février, par contre n'oubliez pas de passer au secrétariat pour régler la consultation. T'inquiète paupiète, tu vas l'avoir ton chèque.

Jeudi 8 février 2007 à 22:35

Hier c'était théâtre, avec la classe. C'était Le Cid. J'avais déja lu, mais jamais vu.

Je suis très partagée... déjà, c'était assez long, en plus certaines scènes manquaient un peu de rythme. Ensuite je n'ai pas du tout aimé l'acteur qui jouait Rodrigue, ce qui est assez dommage sachant que c'est quand même à lui que la pièce doit son titre, et qu'en plus il est présent dans les 2/3 des scènes. Nan vraiment je suis très déçue de l'acteur, il était pas à la hauteur de Chimène, et puis il parlais bizarrement, et je le trouvais faux, limite ridicule parfois. Sinon le Roi ressemblait à Michael Youn et avait la prestence qu'il fallait pour le rôle, l'Infante ressemblait à une copine de troisième et jouait plutôt pas mal, Chimène était bien, quoiqu'un peu trop actrice de série B par moments (rares, heureusement, on avait déjà Rodrigue). Mais le meilleur, c'était quand même le décor. Je crois que c'est ce qui sauve la pièce, en tout cas dans mon opinion. En fait c'était des espèces d'escalier sur des plateformes qui bougeaient, et qui s'assemblaient différement au cours de la pièce. Le décor, comme les acteurs, était sans cesse en mouvement, et c'est dingue comme ça donne une dimension à la pièce. J'ai encore cette image de Rodrigue et Chimène perché en hauteur , ou cette image de Chimène parlant, criant, et le décor qui tourne de plus en plus vite. C'est assez complexe à expliquer et à se représenter, mais c'était sacrément bien ! Un truc m'intrigue pourtant, il y avait une chaise, perchée tout en haut des marches, et cette chaise est resté vide pendant toute la durée du spectacle, aucun acteur n'est venu ne seraitce que l'effleurer. Elle était là à nous narguer.

Jeudi 8 février 2007 à 22:19

Je suis entré dans le labo et ça sentait le trop propre et l'aseptisé. Un peu comme à l'hopital. Je déteste.C'est le genre d'odeur qui me bloque direct. Et puis je me suis assise sur le fauteuil jaune de la salle n° 1 j'ai tendu mon bras droit. Il a sorti les petits tubes à bouchon, vert, violet, bleu et rouge. Je lui ai dit que je savais plus comment ça faisait, que ma dernière c'était en CE2, pour mon appendicite. Il a dit que c'étair terrible et qu'il allait me vider de mon sang comme un barbare. J'ai rien senti il a planté l'aiguille trop rapidement. Ma mère m'avait bien dit que c'était le meilleur piqueur de l'ouest. J'ai vu mon sang couler dans les petits tubes, faire des bulles, j'ai même pas eu envie de détourner la tête. J'aime bien la couleur de mon sang, oui c'est un beau rouge. J'ai desséré le poing, il était rouge et je tremblais. Je me suis trahi sous mes airs calmes. Et puis, comme je suis une chanceuse, j'ai eu le droit à une deuxième prise de sang, et à un autre piqueur. Je voulais une grande blonde jeune et  souriante en blouse blanche genre Izzie dans Grey's Anatomy, j'ai eu une petite madame à lunette grosse comme des blinis,  en tailleur avec un pull rouge. Elle m'a piqué à deux à l'heure, comme pour faire durer le plaisir,  j'ai senti l'aiguille rentré péniblement, c'était mieux la première fois. Elle m'a fait la conversation. "Ah oui architecte c'est bien ça, il ya pas beaucoup de femme en plus". Enfait c'était pas si terrible. J'me souvenais plus, j'pensais que c'était plus gore de se faire vider de son sang. Je me sentais manchot après, avec mes deux coton au creux des bras. Comme quand vous mettez du vernis à ongle, vous osez plus toucher à rien pendant 10 minutes. Bah là c'est pareil, j'avais l'impression d'avoir deux bout de bois à la place des avants bras.C'est pas de ma faute si j'ai été tromatisée dans ma jeunesse par les hopitaux. C'est bizarre, mais plus j'approche de mon opération des dents de sagesse plus j'ai des images et des souvenirs désagréables qui reviennent. Je suis psychologiquement perturbée, je suis même carrément grave parfois.

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